RT 2012 et maisons individuelles : quels retours ?

L’application de la réglementation thermique 2012 (RT 2012) a été généralisée au 1er janvier 2013 aux projets de construction neuve ou de partie nouvelle de bâtiment.
Afin d’évaluer, deux ans après sa généralisation, dans quelle mesure cette nouvelle réglementation impacte les projets de construction et les acteurs de la construction, une étude relative à l’influence de la réglementation thermique 2012 (RT 2012) sur la construction des maisons individuelles neuves en région Centre-Val de Loire a été menée par un agent de la DREAL.

La RT 2012 dans les faits :

  • Quels choix techniques ?
    Moins de chauffage électrique au profit des énergies renouvelables et du gaz
    L’isolation par l’intérieur largement employée
    La ventilation double-flux délaissée, en raison de nombreuses contraintes.
  • Un surinvestissement nécessaire :
    Bien que difficile à évaluer, le surinvestissement lié à la RT 2012 peut être estimé à 10 % au regard de l’augmentation notable des coûts de la construction et des retours formulés par les professionnels rencontrés.
    Une part conséquente de ce surinvestissement proviendrait des équipements, de plus en plus performants, et non pas du poste lié à l’isolation.
  • La RT 2012 : un saut énergétique qui reste atteignable !
    Avec l’impulsion liée aux bâtiments passifs, des maîtres d’ouvrages portent d’ores et déjà des ambitions allant au-delà de la RT 2012.
    Les résultats de test d’étanchéité à l’air obtenus par les professionnels sont encourageants :
    • Des mesures de perméabilité à l’air comprises régulièrement entre 0,30 et 0,40 m3/(h.m²)
    • Des mesures pouvant atteindre des valeurs comprises entre 0,10 et 0,20 m3/(h.m²)

Le ressenti des professionnels de la construction vis-à-vis de la RT 2012 :

  • Quelles difficultés d’application ?
    Certaines exigences de la RT 2012 sont considérées comme contraignantes, à l’instar de la surface minimale des baies.
    De plus, la démultiplication des textes réglementaires ne contribue pas à une bonne lisibilité de cette réglementation.
  • Un regard mitigé des professionnels :
    Si les professionnels soulignent le surinvestissement, et les contraintes techniques supplémentaires dus à l’arrivée de la RT 2012, ils reconnaissent qu’elle est un moyen de faire progresser les entreprises sur la qualité de mise en œuvre.

La RT 2012 coté administratif :

  • Les attestations RT 2012, pourtant obligatoires, sont encore trop peu connues :
    une attestation doit être fournie lors du dépôt du permis de construire et une autre à l’achèvement des travaux
    1/4 des mairies ignore l’existence des attestations de prise en compte de la RT 2012
    Moins de 10 % des pétitionnaires fournissent les attestations RT 2012 naturellement, selon plus de la moitié des mairies
  • Des écarts constatés :
    La tenue et la fourniture des dossiers des ouvrages exécutés par les entreprises reste un point délicat pour les maîtres d’ouvrage et architectes.
    Des bureaux d’études ont eu l’occasion de constater que les préconisations de l’étude thermique n’ont pas été respectés dans certaines constructions. Une vigilance croissante est en effet nécessaire lors des modifications apportées au projet en phase chantier.

Méthodologie de l’étude :

Réalisée par un agent de la DREAL à l’occasion d’un mémoire de formation diplômante, cette étude a nécessité la collecte de nombreuses informations.
Pour ce faire, des entretiens ont été menés avec des professionnels de la construction afin de connaître les changements de pratiques opérés et les difficultés rencontrées. Une enquête relative aux attestations de prise en compte de la RT 2012 a également été adressée aux mairies de la région en vue d’avoir une vision sur l’état de connaissance des attestations et sur les pratiques des pétitionnaires comme des mairies. Enfin, l’étude s’appuie sur des données statistiques collectées auprès de divers organismes.

Pour en savoir plus :

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