L’organisation de la logistique urbaine

La logistique urbaine, logistique du dernier kilomètre, évolue en permanence sous la pression des consommateurs en fin de circuit. Ces derniers recherchent la variété mais aussi la proximité et toujours plus de réactivité. On assiste donc à une augmentation du volume et de la fréquence de livraisons de marchandises en ville, avec des envois de plus en plus morcelés, qui font craindre une asphyxie des centres-villes.

Des schémas plus économes et vertueux cherchent des solutions afin d’assurer la viabilité économique des commerces et de la logistique, en raison des nouveaux modèles de consommation. Ainsi l’essor du e-commerce comme celui des circuits de recyclage génèrent des flux croissants aléatoires, éclatés et hétérogènes, donc plus complexes à gérer que ceux de la logistique « traditionnelle ».

En raison du coût du foncier, les surfaces mobilisées par l’entreposage et le transit des marchandises apparaissaient peu rentables . Par ailleurs, l’encouragement au renouvellement de la ville sur elle-même et à la densification de l’habitat rendent les friches urbaines et emprises logistiques particulièrement convoitées pour des projets de développement urbain. L’assimilation de la logistique à une activité industrielle, génératrice de nuisances (bruit, pollution, stationnement non maîtrisé) plus qu’à un service participant directement au fonctionnement et à la vitalité de la ville, a entrainé son rejet par les riverains et leurs élus. Un coût modéré du transport routier joint à l’ouverture à l’urbanisation des emprises foncières, situées à proximité de grandes infrastructures routières, a rendu possible l’éloignement des opérations logistiques.

Un cadre national pour diminuer l’impact environnemental des livraisons en ville

Le transport de marchandises en ville et la logistique urbaine représentent des enjeux considérables pour le fonctionnement de l’économie et pour la qualité de vie dans nos villes. Dans le cadre de la feuille de route de la conférence environnementale 2014 et de la stratégie nationale « France Logistique 2025 », le Ministère chargé des transports et l’ADEME ont lancé la démarche du « cadre national pour des chartes de logistique urbaine durable ».

Il s’agit d’accompagner les collectivités territoriales pour la mise en œuvre de politiques de transport de marchandises et de logistique urbaine qui favorisent le développement économique des villes tout en limitant les nuisances environnementales telles que la pollution, le bruit, la congestion et les émissions de gaz à effet de serre.

La démarche volontaire vise à favoriser les échanges et la mutualisation de bonnes pratiques entre collectivités territoriales et à renforcer la concertation entre acteurs publics et privés du secteur (collectivités territoriales, chargeurs, transporteurs, logisticiens, commerçants) avec signature de chartes d’engagements volontaires.

  • Pilotage

La charte porte sur un périmètre adapté aux problématiques de logistique urbaine.
L’échelle communale ou intercommunale est la plus adaptée.

Une concertation avec les acteurs impliqués sur le territoire facilitera la mise en place de chartes locales sur la logistique durable en ville.

Les services locaux de l’Etat, l’ADEME et les CCI peuvent être associés à la préparation et la mise en œuvre des chartes.

  • Contenu

L’objectif de la charte est que les acteurs s’engagent sur des actions à mener et si possible sur des résultats.

Les actions portent sur différentes thématiques telles que la circulation, le stationnement, les véhicules propres et peu bruyants et les modalités de livraison.

Il est demandé dans les chartes de mettre en œuvre au moins une des mesures suivantes pour les collectivités :

  • Elargir les plages horaires de livraison pour les véhicules propres ;
  • Elargir les plages horaires de livraison pour les acteurs qui s’engagent dans une démarche de« livraison silencieuse » ;
  • Définir une réglementation locale en matière d’aire de livraison après avoir précisé les modalités de contrôle afférentes ;
  • Mener une étude sur la localisation des emplacements des aires de livraison ;
  • Mettre en cohérence les réglementations en matière de gabarit, horaires, stationnement, aires de livraisons… des collectivités d’ une même aire de pertinence ;
  • Pour les collectivités qui sont autorités organisatrices de transport urbain et les futures autorités organisatrices de la mobilité (AOM), améliorer la prise en compte de la livraison des marchandises en ville dans le plan de déplacements urbains ou le plan global de déplacements ou élaborer un document de planification ad hoc ;
  • Au sein de la collectivité, nommer un interlocuteur unique aux questions de logistique urbaine ;
  • Promouvoir les démarches d’engagement volontaire telle que la « Charte C02 les transporleurs s’engagent » de l’ ADEME ;
  • Intégrer dans les appels d’ offres de concession de parking la possibilité d’y développer la logistique ;
  • Intégrer le « dernier kilomètre » dans les opérations locales d’aménagement et d’ urbanisme, en lien avec les gestionnaires de voirie.

Des mesures complémentaires sont proposées :

  • Soutenir la création d’espaces logistiques urbains (CMU, hôtels logistiques … ) ;
  • Expérimenter la réservation d’aires de livraison privatives et/ou les stewards urbains.

En ce qui concerne les transporteurs, livreurs et logisticiens, il est demandé de retenir au moins une des actions suivantes :

  • Utiliser des véhicules électriques ;
  • Utiliser des véhicules à gaz (GNV, GNC, etc.) ;
  • Utiliser des camions hybrides ;
  • Utiliser des camions aux normes Euro 6 ;
  • Pour les groupes frigorifiques, utiliser des technologies silencieuses (C02, azote,etc.) ;
  • Mettre en œuvre des livraisons de marchandises silencieuses (de nuit ou en - horaires décalés) ;
  • Développer le recours aux vélos-cargos ou aux triporteurs (avec ou sans assistance électrique).

Des actions complémentaires sont également présentées :

  • Utiliser les dispositifs de rétrofit pour rendre moins polluants les camions construits selon des normes Euros plus anciennes ;
  • Utiliser, quand cela est possible, des modes alternatifs à la route en zone urbaine
    (fleuve, rail) ;

  • Lien

Site du MTES : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/france-logistique-2025#e4

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