Le SPC LACI utilisent les drones pour les prises de vues aériennes en crue
Depuis un peu moins de deux ans, le SPC LACI a régulièrement recourt aux drones pour photographier du ciel les secteurs impactés par les crues. Le traitement des images ainsi obtenues permet ensuite d’améliorer les connaissances sur les crues génératrices de débordements.
La photographie aérienne : une donnée indispensable pour reconstituer et prévoir les inondations
Afin de reconstituer et de mieux prévoir les inondations, il est indispensable de savoir à quelle hauteur l’eau est montée.
En plus de recenser les repères de crues sur le terrain, les agents du SPC LACI exploitent les prises de vues aériennes (PVA) prises pendant les événements, car elles apportent des informations non disponibles ou non accessibles au sol.
Cas d’usage des drones
L’usage des drones est préférentiellement utilisé pour couvrir les crues moyennement débordantes, souvent moins bien connus que des crues fortes, dans des zones rurales où :
- Il est plus difficile de trouver des laisses de crues, car il y a moins de bâti où se déposent les laisses.
- Il y a moins de témoignage de riverains, car moins d’habitants.
NB : en cas de forte crue (vigilance orange ou rouge), le réseau Vigicrues, en partenariat avec l’IGN, organise des PVA par avion ou par satellite.
Mode opératoire
En prévision d’une crue débordante, le SPC Loire-Allier-Cher-indre contacte la société droniste avec qui il a passé un marché. Le SPC lui indique le secteur à photographier avec les principales communes traversées, et la temporalité du pic de crue à suivre.
Le suivi du pic de crue se fait d’amont en aval, avec plusieurs sites de décollage. À chaque site de décollage, le droniste prend des photographies, verticales à obliques, à 360°.
Le drone prend les photos jusqu’à 120 m de hauteur, avec une vision jusqu’à 25 km. Cette profondeur de champ varie en fonction des conditions météorologiques, de la luminosité, de l’angle de prise de vue et de la qualité de l’appareil à photo.
La distance entre deux points de décollage varie de 0,5 à 1 km pour des milieux urbains ou fermés (forêts), à 2 km pour des milieux ouverts (zones agricoles peu boisées).
L’emprise des secteurs photographiés doivent se chevaucher pour éviter de manquer potentiellement une zone inondée.
Contraintes liées à la luminosité
La qualité et la lisibilité des photographies aériennes sont liées aux conditions de luminosité, elles-mêmes tributaires de plusieurs facteurs :
- Le moment de la journée à laquelle est prise la photographie : la luminosité sera moins importante au levé du jour et à la tombée de la nuit.
- L’orientation du soleil : la luminosité peut être trop forte si la photographie a été prise à contre-jour.
- Les conditions météorologiques peuvent aussi affecter la mission : un temps clair et dégagé permettra d’avoir de meilleurs clichés. Au-delà de la luminosité, des conditions météorologiques difficiles (vent supérieur à 30-40 km/h et pluies de 5 mm/h ou plus) peuvent faire annuler la mission.
Si les conditions de luminosité ne sont pas satisfaisantes, il est toujours possible de traiter les photos pour les rendre plus lisibles.
Contraintes liées à l’occupation du sol et à l’angle de prise de vue
Du fait de l’angle oblique de la prise de vue aérienne, dans les zones forestières et urbaines denses, les inondations sont plus difficiles à délimiter, car de plus en plus cachée par des obstacles (arbres, bâtiments) au fur et à mesure de l’éloignement du point de décollage.
Dans le cadre d’une photographie d’une zone rurale ouverte, et dans de bonnes conditions de luminosité et en fonction de l’angle de la prise de vue, il est possible d’estimer la délimitation de l’inondation, jusqu’à plus de 500 m du point de décollage. Au-delà, cette estimation est plus difficile et il faudra recouper avec une autre photographie.
Contraintes réglementaires
Les autorisations de survol sont demandées par la société droniste à la préfecture, en cas de survol d’une zone urbaine (agglomération, village). Cette autorisation n’est pas nécessaire pour les zones non habitées. En cas de crue, la préfecture délivre rapidement ce type d’autorisation si elle a déjà travaillé avec l’entreprise.
Si le droniste doit survoler un secteur sensible (aérodrome, zone militaire…), le droniste doit demander une autorisation spécifique, plus longue à obtenir aux propriétaires du lieu.
Valorisation des photos aériennes prises par drone
Le traitement des photographies aériennes sont exploitées dans un logiciel de cartographie.
Le prestataire fournit une cartographie des points de décollage, ce qui permet ensuite de localiser, sur un fond de carte (plan IGN ou une orthophoto aérienne), les limites de l’inondation, à partir d’éléments caractéristiques (bâtiment, voie SNCF, méandre…).
Des repères, correspondant à la limite de l’inondation sont placés sur le fond de carte. Ces repères sont croisés avec un modèle numérique de terrain de l’IGN qui permet de connaître l’altitude à un point donné.
À l’issue de cette analyse, nous obtenons un ensemble de repères délimitant l’inondation, avec leurs coordonnées X et Y et l’altitude atteinte par l’eau, estimée à 10 cm près.
Ces repères sont ensuite versés dans la plateforme des repères de crues.
Ainsi, lors des fortes crues de la Loire et ses affluents dans le secteur du Morvan en avril 2024, ce sont plus de 300 repères issus de photographies aériennes prises par drone qui ont été versées dans la plateforme par les agents du SPC Loire-Allier-Cher-Indre :
→ Exemples des photos prises par drone sur la Bourbince
→ Exemples des photos prises par drone sur l’Arroux
→ Exemples des photos prises par drone sur la Loire nivernaise
Sur le même sujet
Il y a un an, une crue historique sur le Morvan qui s’est propagée jusqu’en Loire moyenne
Entre fin mars et début avril, la Loire et ses affluents dans le secteur du Morvan ont connu de fortes crues qui ont parfois atteint des niveaux (…)
9 mai 2025
Le Gouvernement annonce le lancement de la conférence « Ambitions France Transports » dédiée au (…)
La conférence « Ambitions France Transports », dédiée au financement des mobilités, sera lancée officiellement le 5 mai 2025 à Marseille. Son (…)
29 avril 2025
Journées Plein’Airs de la sécurité routière
Le risque routier reste l’un des principaux risques auxquels nous sommes régulièrement confrontés tant dans notre vie privée que dans nos (…)
24 avril 2025