« Val de Loire : perspectives du château à Chaumont-sur-Loire et Veuzain-sur-Loire », cinquième site classé dans le Val de Loire UNESCO.

Un cinquième site classé dans le Val de Loire UNESCO
Le Val de Loire a été inscrit au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, en tant que « paysage culturel ». En contrepartie de la reconnaissance internationale qu’elle apporte, cette inscription appelle une action cohérente de l’ensemble des acteurs publics concernés pour protéger et mettre en valeur les paysages du Val de Loire. Garant de l’intégrité du site vis-à-vis de l’UNESCO, l’État a élaboré un plan de gestion du périmètre, en concertation avec les collectivités intéressées. Il comprend l’élaboration d’une politique globale de protection des espaces les plus emblématiques du Val de Loire, qui se traduit par le classement de sites pour les espaces à dominante naturelle et agricole.
Ainsi, 20 sites particulièrement représentatifs de la Valeur Universelle Exceptionnelle (V.U.E.) ont été identifiés en région Centre-Val de Loire afin d’être classés au titre du Code de l’environnement (loi du 2 mai 1930). 4 sites ont déjà été classés : « les Madères - Olivier Debré » (Noizay et Vernou-sur-Brenne), « l’ensemble formé par le château, le coteau, les varennes, l’aqueduc et la Loire à Luynes », « le site des paysages de la Loire et de l’abbaye de Saint-Benoît » et « la confluence de la Loire et de la Vienne ».
Le site « les perspectives du château à Chaumont-sur-Loire et Veuzain-sur-Loire » est donc le 5e site classé à la suite du plan de gestion du Val de Loire UNESCO. Il s’étend sur 1575 hectares et concerne 5 communes : Chaumont-sur-Loire, Veuzain-sur-Loire, Mesland, Monteaux et Rilly-sur-Loire.

Les motifs qui ont conduit à son classement
Le site est une représentation incontournable de la Valeur Universelle Exceptionnelle du Val de Loire car il synthétise l’ensemble des particularités propres à ce territoire et constitue une représentation emblématique et préservée de ses spécificités.
Le site a été classé selon le critère pittoresque, le château et son parc dominant le village, la Loire et le Val offrent une composition et des vues emblématiques.
Le classement a également été prononcé selon le critère historique. La position stratégique du lieu, sur le coteau dominant la Loire permettant le contrôle des voies fluviales et terrestres, au niveau d’un léger rétrécissement du fleuve en facilitant la traversée, a favorisé une implantation ancienne de l’homme. Ainsi, depuis sa fondation par les comtes de Blois à la fin du Xe siècle, les aménagements des comtes d’Amboise, de Diane de Poitiers au XVIe siècle, jusqu’à ceux considérables de la fin du XIXe siècle par les De Broglies, le site illustre les aménagements successifs ayant façonné les paysages ligériens au cours des siècles.

Présentation des grandes structures paysagères du site
Le château, forteresse dominant et s’ouvrant sur la Loire, surplombe depuis le haut coteau le front bâti du village, étiré le long du fleuve. Depuis le château, la vue embrasse un vaste panorama sur la Loire et le val rive opposée, de la plaine alluviale jusqu’à Veuzain-sur-Loire et les ruines de sa forteresse, son ancien parc et massif boisé (bois du pavillon) qui ferment l’horizon. Réciproquement, la rive droite offre des vues lointaines remarquables sur le château et le village dans leur écrin boisé en particulier depuis le haut du coteau de Veuzain-sur-Loire, depuis la route de la levée (RD 2152), depuis la tête nord du pont sur la Loire, ou depuis la voie ferrée Orléans-Tours construite en léger remblai au milieu du val.

Au sud du domaine, le parc s’ouvre sur l’espace agricole du plateau, vaste clairière fermée par les lisières de plusieurs boisements. La perspective historique qui menait au château y est encore visible sous la forme d’une belle allée plantée de marronniers, qui s’interrompt désormais à la limite du parc. On y retrouve les éléments constitutifs du domaine historique, témoins de la trace laissée par les De Broglies propriétaires du domaine de 1875 à 1938 : le village neuf entre la route de Pontlevoy et l’allée du Prince Albert, les allées cavalières qui relient le parc paysager du château créé par Duchêne et la forêt voisine, le Bois des Chambres utilisées pour les promenades et la chasse à courre, l’ancien potager et le verger ceints d’un mur en pierre, la ferme des Queneau, exemple caractéristique des fermes modèles du 19e siècle.

La Loire, au cœur de la composition, présente un léger rétrécissement sur ce tronçon mais conserve toute sa dynamique laissant ainsi apparaître des bancs de sable et prairies mouvantes au gré des variations de niveau du fleuve. En rive droite, les berges tendent à se boiser. Liés au fleuve, les digues, le pont, les ouvrages portuaires et les traces de navigation sont également très prégnants à Chaumont-sur-Loire. Un port, aménagé et appareillé, fut construit à la fin du XVIIIe siècle. Une grande cale abreuvoir en long est construite sur toute la longueur du bourg. Elle comprend pavements, escaliers, et anneaux d’amarrage. Deux cales, amont et aval, viennent compléter le dispositif. Jugé d’une trop faible dimension pour le commerce des vins et des bois, le port est prolongé en 1848 jusqu’au lieu-dit la Tuilerie, où une nouvelle cale est réalisée. Le port reste très fréquenté jusqu’en 1870.

La plaine alluviale
qui s’étend entre le lit mineur de la Loire et le pied de coteau de Veuzain-sur-Loire a conservé un caractère agricole et naturel. Elle est traversée par la Cisse qui ondule à travers les champs et les bosquets de ce paysage agricole et fertile. Traditionnellement, la plaine alluviale était occupée par des prés et des pâtures, on y trouve aujourd’hui de larges cultures de céréales, maïs, colza ou tournesol et quelques cultures maraîchères, mais aussi des peupleraies. Une ligne électrique et la voie ferrée parcourent la plaine parallèlement au fleuve.

D’une trentaine de mètres de dénivelé, le coteau de Veuzain-sur-Loire garde encore un aspect boisé (notamment dans le secteur des Bois Blancs) qui est cependant fragilisé par l’urbanisation qui tend à coloniser les pentes.

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