La confluence de la Loire et de la Vienne

Le Val de Loire a été inscrit au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, en tant que « paysage culturel ». En contrepartie de la reconnaissance internationale qu’elle apporte, cette inscription appelle une action cohérente de l’ensemble des acteurs publics concernés pour protéger et mettre en valeur les paysages du Val de Loire. Garant de l’intégrité du site vis-à-vis de l’UNESCO, l’Etat a élaboré un plan de gestion du périmètre, en concertation avec les collectivités intéressées. Il comprend l’élaboration d’une politique globale de protection des espaces les plus emblématiques du Val de Loire, qui se traduit par le classement de sites pour les espaces à dominante naturelle et agricole.

Ainsi, 20 sites particulièrement représentatifs de la Valeur Universelle Exceptionnelle (V.U.E.) ont été identifiés en région Centre-Val de Loire afin d’être classés au titre du Code de l’environnement (loi du 2 mai 1930). Précédemment, 3 sites ont déjà été classés : « les Madères - Olivier Debré » (Noizay et Vernou-sur-Brenne), « l’ensemble formé par le château, le coteau, les varennes, l’aqueduc et la Loire à Luynes » et « le site des paysages de la Loire et de l’abbaye de Saint-Benoît ».

« La confluence de la Loire et de la Vienne » est donc le 4e site classé à la suite du plan de gestion du Val de Loire UNESCO. Le site a été classé selon le critère pittoresque, offrant une composition monumentale qui donne sur le fleuve.

Le site est à cheval sur 2 régions – Centre-Val de Loire et Pays de la Loire – et sur 2 départements – Indre-et-Loire et Maine-et-Loire. Le site classé s’étend sur 2744 hectares et concerne 10 communes : Beaumont-en-Véron, Candes-Saint-Martin, Chouzé-sur-Loire, Cinais, Couziers, Montsoreau, Saint-Germain-sur-Vienne, Savigny-en-Véron, Thizay, Varennes-sur-Loire. Le site classé est également au coeur du Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine.

Le site concentre la plupart des éléments de la Valeur Universelle Exceptionnelle du bien Val de Loire UNESCO. A la hauteur de la confluence, le lit majeur de la Loire s’élargit, notamment avec les eaux de la Vienne qui viennent grossir les eaux de la Loire, cette dernière présentant alors une ampleur inhabituelle. Depuis le coteau sud, qui domine le val de 50 mètres, les vues portent loin, à la fois vers l’amont et l’aval, ainsi que vers le val et les varennes sur la rive opposée, ce qui offre une vision unique des paysages ligériens.

En contrebas, le choix des sites d’implantations des villages et hameaux a été guidé par le risque d’inondation, et sont donc positionnés légèrement en hauteur (coteau, monticule). Les fronts bâtis utilisent essentiellement l’ardoise et le tuffeau, constituant une harmonie de teintes tranchant avec les couleurs du fleuve et de la végétation. Les villages de Candes-Saint-Martin et Montsoreau offrent notamment un front bâti urbain de grande qualité ; ils s’étagent sur les coteaux calcaires, avec une qualité architecturale exceptionnelle, d’une très grande homogénéité. Des habitats troglodytiques sont également présents le long de ce coteau sud. Enfin, la collégiale Saint-Martin marque le passage et le lieu de décès de l’un des principaux saints de la chrétienté, tandis que le château de Montsoreau dresse sa silhouette le long de la Loire.

Les ouvrages portuaires et les traces de navigation sont également très prégnants dans la composition d’ensemble (notamment à Candes-Saint-Martin, Montsoreau, Bertignolles et Chouzé-sur-Loire) : cales, quais, escaliers, chemins de halage, anneaux d’amarrage… Dans ce lieu stratégique pour la navigation fluviale (zone de confluence, à la limite entre les anciennes provinces de l’Anjou, de la Touraine et du Poitou), plus de 36 complexes et ouvrages portuaires ont ainsi été recensés. Ils présentent la multiplicité des techniques employées et leur évolution au cours des siècles. La grande levée, qui relie Varennes-sur-Loire à Chouzé-sur-Loire, est la première levée à avoir été édifiée le long de la Loire au XIIe siècle, témoignant d’un certain essai de domestication de la Loire, afin de protéger les cultures dans un premier temps, puis de favoriser la navigation.

Le bocage du Véron a été créé sur la base d’une valorisation du champ d’expansion des crues de la Vienne, aucune digue ne venant entraver le libre cours de la rivière. Un maillage dense de fossés assure le drainage et l’évacuation des eaux, doublé par des haies et alignements d’arbres. Le bocage du Véron constitue l’un des derniers ensembles bocagers du val de Loire.

L’ensemble s’insère dans un écrin naturel préservé, l’ère industreille n’ayant pas eu raison de la spontanéité du fleuve et les habitants du territoire ayant maintenu un cadre de vie en harmonie avec l’environnement naturel.

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